LA RESTAURATION DU PIANO CARRÉ ÉRARD DE 1810 D'EUGÉNIE DE BEAUMARCHAIS

LA RESTAURATION DU PIANO CARRÉ ÉRARD DE 1810 D'EUGÉNIE DE BEAUMARCHAIS

Le piano carré Érard de 1810 d'Eugénie de Beaumarchais
Le piano carré Érard de 1810 d'Eugénie de Beaumarchais

Le Fonds Brissard et la musique

Depuis maintenant 40 ans, des concerts animent le Salon doré de l'Hôtel de Noailles, grâce à l'engagement de Gisèle et Roger Brissard, puis de leur fille Françoise. Aujourd'hui, le fonds de dotation Brissard pour le rayonnement de l'Hôtel de Noailles reprend le flambeau.

En 2022, nous avons entendu la mezzo Lucile Richardot et le luthiste Marco Horvat, la harpiste Angélique Mauillon, la pianiste Clare Hammond et le quatuor à cordes Cambini-Paris réuni autour du violoniste et chef d'orchestre Julien Chauvin.

Grâce à son partenariat avec le collectif La Nouvelle Athènes, qui rassemble les plus grands spécialistes européens de pianoforte,

le fonds dispose non seulement d'un lieu d'exception, mais aussi du réseau de musiciens capables de faire vivre un vrai salon de musique du XVIIIe. Voyez par vous-même l'atmosphère qui y règne :

Ce sont ces moments privilégiés d'échange artistique que nous voulons faire revivre en restaurant un instrument d'exception, récemment entré dans la collection du Fonds : le piano carré Érard de 1810 d'Eugénie de Beaumarchais, acquis directement auprès des descendants du célèbre dramaturge.

 

Mozart séjourna à l'Hôtel de Noailles en 1778. C'est en 1786 qu'eut lieu la première des Noces du Figaro, opéra inspiré de la pièce de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Avec ce piano carré, nous réunissons un univers culturel et artistique d'exception, celui de Mozart, des Noailles et de Beaumarchais, au sein d'une des maisons de plaisance les plus brillantes du XVIIIe.

Portrait d'Eugénie de Beaumarchais, par Charles Thévenin
Portrait d'Eugénie de Beaumarchais, par Charles Thévenin

Le pianoforte d'Eugénie de Beaumarchais

Ce pianoforte Érard de 1810 a été commandé directement par Eugénie, fille de Beaumarchais, son seul enfant à avoir eu une descendance.

Cet instrument, resté dans la famille pendant deux siècles, est intimement lié la personnalité de celle-ci. Eugénie de Beaumarchais avait, selon la tradition familiale, hérité de son père un rare sens artistique et un talent musical remarquable. Pianiste virtuose et passionnée, elle aimait, entre autres, interpréter des œuvres de Mozart dans le salon ou sur la terrasse de son château des Bordes, dans la Nièvre. Elle tenait aussi de son père un véritable talent littéraire, que l’on retrouve dans quelques lettres qui ont été conservées.

Quant à Beaumarchais, père d’Eugénie, il était lié au duc de Noailles et il lui a probablement rendu visite dans à Saint-Germain. Par ailleurs, il existe un lien curieux entre la famille d’André Toussaint Delarüe, le mari d'Eugénie, et Lafayette, gendre du duc de Noailles. Delarüe et son beau-frère Mathieu Dumas, futur général comte Dumas, furent, au début de la Révolution, des collaborateurs de Lafayette, le second en qualité d’aide de camp.

Ce pianoforte est ainsi le souvenir émouvant d’une femme artiste, qui avait hérité de son père de grands dons musicaux et littéraires ; c'est aussi un témoignage unique de la vie sociale et artistique des nouvelles élites françaises qui émergèrent au début de la Révolution.